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    La poche


    Au bord du temps, un layon s'est perdu
    Sous la robe rousse d'un baliveau.
    La sente agrippe un jour suspendu
    Aux nuages noirs flânant tout là-haut.

    J'ai glissé dans ma poche
    Un morceau de ficelle
    Et mon air de gavroche
    Accroché aux semelles
    De mes vieilles galoches,
    Attache un bout du ciel.

    Au-dessus du fil à l'éther volatile
    Le vent tourmente le dessin des nues
    Faisant frissonner la quête inutile
    Du chemin obscur au tracé ténu.

    Au creux de l'escarcelle
    Quelques jolis cailloux
    Escortent la ficelle
    Au fond du fourre-tout
    Et le fil ensorcèle
    Chaque pas dans la boue.

    Au bord du temps, un layon s'évapore
    Sous un marécage à l'odeur terreuse.
    Jusqu'au seuil du rêve il prend son essor
    En s'égarant dans des eaux paresseuses.

    J'ai glissé sous la roche
    Un morceau du chemin
    Et mon air de gavroche
    Joue au petit malin
    Quand au fond de la poche
    Le monde est dans mes mains.

     

    Halloween

     

     


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    Va ouvrir !


    Brouillard matinal
    Où les lumières t’éclaboussent,
    Couleur pourpre orangé
    Qui éclaire ta journée,
    Caresses légères de ce vent
    Qui tout en douceur
    Sur la joue te dépose sa bise,
    Soleil indolent
    Sous un ciel encore azuré.
    Que l’on aimerait figer ce temps
    Pour s’y poser un instant !

    Ne sens-tu cette odeur
    D’humus et de champignon,
    Et cette fraîcheur humide
    Qui dans ta chair te saisit
    D’une profonde mélancolie ?

    Ne vois-tu ces arbres
    Qui changent de robe
    D’un dégradé flamboyant de jaune, de rouge et de brun
    Et qui petit à petit se déshabillent
    Sans que la sève en toi ne monte ?

    N’entends-tu ces feuilles jaunies
    Froissées sous tes pas sourds,
    Et ces branches mortes,
    Bientôt sans vie,
    Craquant leurs derniers soupirs ?

    C’est l’automne
    Qui à ta porte sonne.
    Va vite lui ouvrir !
    Car il t’apporte des noix
    Et quelques pommes acides
    A savourer entre amis,
    Le soir, au coin du feu

     

     

    Calendrier de Novembre 2016


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    Le chat errant


    Le chat s'arrête et me regarde
    De son oeil froid d'indifférent,
    Sur moi un instant se hasarde
    Comme pour juger de mon rang,

    Et puis repart, considérant
    Rien qui ne vaille qu'il s'attarde...
    Quoi de plus fier qu'un chat errant
    Né de quelque race bâtarde ?

    Non, mais pour qui donc il se prend ?
    A-t-il un persan pour parent,
    Lui qu'on voit souvent qui chaparde ?

    Mais à mon coeur, c'est un tyran :
    Par sa prunelle, à la hussarde,
    Il le désarme et il se rend.

     

    Calendrier de Novembre 2016


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    A ma belle lectrice




    Oh ! Votre voix sonnait brève, lente ou pressée,
    Suivant les passions et les rythmes divers,
    Puis, s'échappant soudain légère et cadencée,
    Sautait, comme un oiseau, sur les branches du vers !

    Moi - j'écoutais - perdu dans de lointains concerts,
    Ma pauvre poésie à vos lèvres bercée :
    Heureux de voir glisser mon âme et ma pensée
    Dans votre souffle ardent qui remuait les airs !

    Et j'oubliai bientôt - pardonnez mon délire -
    Paulus et Mélaenis, Commodus et l'empire,
    Pour regarder les plis de votre vêtement,

    Votre front doux et fier, votre prunelle noire,
    Songeant que j'étais fou de réveiller l'histoire,
    Quand j'avais sous les yeux un poème charmant !

    Février 1852.

    Dernières chansons

    Ecrit par Louis BOUILHET

     

    Romantique


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  •  Encore un automne

    .
    J’écoute le jour
    Et chuter les feuilles
    Au sol de la cour
    L’oiseau se recueille
    A-t-il le coeur lourd
    .
    La navette à aubes
    Remonte en fumant
    Tout autour du globe
    Le fil du courant
    Qu’un reflet enrobe
    .
    Passez jours saisons
    Ma vieille demeure
    Est de ces prisons
    Où des spectres meurent
    De subtils poisons
    .
    Lys rose ou poème
    Quoi qu’on pût offrir
    La belle que j’aime
    Ne sait que souffrir
    Et son mal essaime

     

    Métropolitain


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