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    Voeu

    Victor Hugo

    Si j’étais la feuille que roule
    L’aile tournoyante du vent,
    Qui flotte sur l’eau qui s’écoule,
    Et qu’on suit de l’oeil en rêvant ;

    Je me livrerais, fraîche encore,
    De la branche me détachant,
    Au zéphyr qui souffle à l’aurore,
    Au ruisseau qui vient du couchant.

    Plus loin que le fleuve, qui gronde,
    Plus loin que les vastes forêts,
    Plus loin que la gorge profonde,
    Je fuirais, je courrais, j’irais !

    Plus loin que l’antre de la louve,
    Plus loin que le bois des ramiers,
    Plus loin que la plaine où l’on trouve
    Une fontaine et trois palmiers ;

    Par delà ces rocs qui répandent
    L’orage en torrent dans les blés,
    Par delà ce lac morne, où pendent
    Tant de buissons échevelés ;

    Plus loin que les terres arides
    Du chef maure au large ataghan,
    Dont le front pâle a plus de rides
    Que la mer un jour d’ouragan.

    Je franchirais comme la flèche
    L’étang d’Arta, mouvant miroir,
    Et le mont dont la cime empêche
    Corinthe et Mykos de se voir.

    Comme par un charme attirée,
    Je m’arrêterais au matin
    Sur Mykos, la ville carrée,
    La ville aux coupoles d’étain.

    J’irais chez la fille du prêtre,
    Chez la blanche fille à l’oeil noir,
    Qui le jour chante à sa fenêtre,
    Et joue à sa porte le soir.

    Enfin, pauvre feuille envolée,
    Je viendrais, au gré de mes voeux,
    Me poser sur son front, mêlée
    Aux boucles de ses blonds cheveux ;

    Comme une perruche au pied leste
    Dans le blé jaune, ou bien encor
    Comme, dans un jardin céleste,
    Un fruit vert sur un arbre d’or.

    Et là, sur sa tête qui penche,
    Je serais, fût-ce peu d’instants,
    Plus fière que l’aigrette blanche
    Au front étoilé des sultans.

    Victor Hugo, Les orientales

     

     


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  • La Douceur, c’est traiter avec gentillesse…

    C’est même respecter avec délicatesse…

    Elle rapproche les êtres avec candeur…

    Cette option joue en votre faveur…

    Elle charmera sans effort…

    C’est de partager le réconfort…

     

     

    Ange


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  • La douceur, c’est l’ivresse des mots…

     Pour les personnes tendres, c’est le cadeau…

     C’est de s’endimancher de belles phrases…

    Pour apporter un bien-être de classe…

    C’est réussir sans avoir à supplier…

    Par un geste de bonté et d’amabilité…

    Pour tous les êtres sensibles…

    C’est la qualité la plus éligible…

     

    Calendrier Décembre 2016


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    Souvenir

    Isabelle Callis-Sabot

    Il y avait dans mon enfance
    Un grand figuier près du ruisseau ;
    Je lui parlais en confidence
    Du ciel du vent et des oiseaux.

    Il abritait sous son feuillage
    Mes jeux mes rêves ma candeur,
    Mon insouciance mon jeune âge
    Et tous les secrets de mon cœur.

    Auprès de lui, sage et docile,
    De longues heures je passais ;
    La nuit tombait, douce et tranquille,
    Au loin le rossignol chantait…

     

    Gothique sur D'Ombre et Lumière


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    Le rendez-vous

    Sybille Rembard

    Rendez-vous manqué d’une soyeuse nuit
    Boule de neige dans la glace de mon esprit
    Je croyais dans la beauté des paysages blanchis
    Neige, neige d’un amour englouti
    Je t’ai attendu
    Glaçon
    Tu n’es pas venu
    La tempête enflammée a fondu mon étincelle
    Pourquoi ?
    Tu disais notre amour inéluctable
    Ton excuse :
    Parois de glace qui enseveli
    Je ne te pardonnerai jamais
    Rendez-vous d’une mort subite
    Froid

     

    Douceur d'hiver

     


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