• Le loup criait

    Arthur Rimbaud

    Le loup criait sous les feuilles
    En crachant les belles plumes
    De son repas de volailles :
    Comme lui je me consume.

    Les salades, les fruits
    N’attendent que la cueillette ;
    Mais l’araignée de la haie
    Ne mange que des violettes.

    Que je dorme ! que je bouille
    Aux autels de Salomon.
    Le bouillon court sur la rouille,
    Et se mêle au Cédron.

    Arthur Rimbaud

     

     

     

    Une tasse de thé


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    Les Courtisans

    Esther Granek

    Ça se faufile à pas glissants,
    Les courtisans.
    Ça vous parle si humblement.
    Ça s’interpose à tout moment.
    À tout moment, les courtisans,
    Ça se faufile à pas glissants.

    Ça sourit d’un air compassé,
    Les courtisans.
    Tête penchée, le cou rentré
    Et la bouche en cul-de-poulet.
    Cul-de-poulet, les courtisans.
    Ça rit d’un ton acidulé.

    Ils ont la face du moment,
    Les courtisans.
    Quand face est noire, pile sera blanc
    Ou le contraire, commodément.
    Commodément, les courtisans,
    Ils ont la face du moment.

    C’est si pur et c’est si décent,
    Les courtisans.
    C’est bien parfois un peu changeant.
    Côté jardin, ça fait manant.
    Ça fait manant, les courtisans.
    Mais côté cour, c’est l’adjudant.

    Car ça sait aussi péter sec,
    Les courtisans.
    Ça change de manières en cinq sec.
    De cette façon, y’a pas d’échec.
    Y’a pas d’échec, les courtisans.
    Car ça sait aussi péter sec.

    Ça se faufile à pas glissants…

    Esther Granek, Portraits et chansons sans retouches, 1976

    Halloween


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    Spectatrice de la vie

    Rhita Benjelloun

    Spectatrice, j’observe la scène de la vie
    Où des personnages se créent
    Dans les moments de joie et de dépits
    Où l’illusion se vit et se meurt en plein méprit
    Où le mensonge devient vrai et la vérité au fond du puits

    Mais qui suis-je dans un monde plein d’acteurs
    Où chacun monte au gradin joue un rôle comme ses prédécesseurs
    Qui suis-je si moi-même j’ai un rôle dans cette scène
    Même si j’observe j’applaudis tous les mensonges réels
    Que serait le monde s’il n’était pas un scénario
    Que les sentiments soient vrais non pas à contrario


    Je vous jure que j’assisterais tous les jours
    Je ferais part à des scènes de gaieté, de respect, de confiance et d’amour
    J’applaudirais jusqu’à ne plus en pouvoir
    Et j’appellerais les êtres chagrinés pour venir la voir
    Mais hélas la scène de la vie demeure la même
    Avec ou sans mes applaudissements le rideau s’ouvre et se ferme

    Rhita Benjelloun, 2011

     

     

     

    Défi petite fille chez Chamad


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  • Le mensonge

    Rien n'est si bas et si lâche que de chercher à se justifier par le mensonge.

    Un menteur est l'objet du mépris public,

    et il contracte, par l'habitude de vouloir tromper les autres,

    celle de se tromper lui-même.


    Citation de Jean-Jacques Rousseau ; Pensées d'un esprit droit (1826)

     

     


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