-
Afrique Mon Afrique”
Afrique mon Afrique
Afrique des fiers guerriers dans les savanes ancestrales
Afrique que chante ma grand-mère
Au bord de son fleuve lointain
Je ne t`ai jamais connue
Mais mon regard est plein de ton sang
Ton beau sang noir à travers les champs répandu
Le sang de ta sueur
La sueur de ton travail
Le travail de l'esclavage
L`esclavage de tes enfants
Afrique dis-moi Afrique
Est-ce donc toi ce dos qui se courbe
Et se couche sous le poids de l'humilité
Ce dos tremblant à zébrures rouges
Qui dit oui au fouet sur les routes de midi
Alors gravement une voix me répondit
Fils impétueux cet arbre robuste et jeune
Cet arbre là-bas
Splendidement seul au milieu des fleurs
Blanches et fanées
C`est L'Afrique ton Afrique qui repousse
Qui repousse patiemment obstinément
Et dont les fruits ont peu à peu
L'amère saveur de la liberté.
par David Diop
2 commentaires -
« Défi à la force »
« Toi qui plies, toi qui pleures
Toi qui meurs un jour sans savoir pourquoi
Toi qui luttes, qui veilles sur le repos de l’autre
Toi qui ne regardes plus avec le rire dans les yeux
Toi mon frère au visage de peur et d’angoisse
Relève toi et crie : Non »
votre commentaire -
Les feuilles mortes
Simone, allons au bois : les feuilles sont tombées ;Elles recouvrent la mousse, les pierres et les sentiers.
Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ?
Elles ont des couleurs si douces, des tons si graves,Elles sont sur la terre de si frêles épaves !
Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ?
Elles ont l'air si dolent à l'heure du crépuscule,Elles crient si tendrement, quand le vent les bouscule !
Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ?
Quand le pied les écrase, elles pleurent comme des âmes,Elles font un bruit d'ailes ou de robes de femme :
Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ?
Viens : nous serons un jour de pauvres feuilles mortes.Viens : déjà la nuit tombe et le vent nous emporte.
Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ?Rémy de Gourmont
8 commentaires -
La fenêtrePour les autres, pour les passants,tu es simplement la fenêtre.Pour moi qui t'aime du dedanstu es ma plus profonde fête.
Celle qui accroît le regard et limite chaque nuage,la gardienne du paysage où je viens me perdre le soir.
J'ai le monde sous mes paupièresmon front à ta vitre appuyéet tu es glissante lisière sur le bord de l'illimité.
Reste ma sœur très patiente,fais-moi l'aumône d'un oiseau,redis-moi les paroles lentes de cet horizon sans défaut.
Et posée entre ciel et terresois ce chemin aérien près duquel doucementje viens apaiser ma faim de lumière.Anne-Marie Kegels
2 commentaires -
La biche des bois
Les chasseurs sont absents ;la triste voix du cor
N'est plus, au fond des bois, qu'un écho de fanfare ;
Plus de galop brutal, de cheval qui s'effare,
Cassant les églantiers qui fleurissent encore.
Pour le faisan qui veille et la grive qui dort.C'est une douce trêve où le bonheur répare ;
Adieu la vérité de la chasse barbare ;
La fable bien aisante à repris le décor.
Entre les églantiers tout pavoisés de roses,Le cerf a des yeux d'or qui regardent les choses,
Et la biche est si féminine que, parfois,
On croit qu'elle n'est pas une biche sans cesse,Et que, la nuit peut-être, elle est cette princesse
Qui, le jour seulement, devenait biche au bois.Rosemonde Gérard Rostand
votre commentaire