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Chat !
Qui se blottit, souvent, sous le plaid du fauteuil
Ou s'enroule à mes pieds, mordillant mes souliers ?
Qui gronde, quelquefois, quand s'envolent les feuilles
Du journal que je lis juste pour le défier ?
Il me montre, tout fier, sa queue tout en panache,
Amical ou humain, il se frotte partout,
Il me lèche parfois et, avec ses moustaches,
D'un frôlement exquis, me caresse la joue.
A l'affut ou frondeur, en ronronnant, m'appelle,
Ou, en fauve élégant, sur mon lit, va s'asseoir
Et s'il me fuit parfois ou se cache, rebelle,
C'est pour mieux m'adorer lorsque revient le soir.
Cypora Sebagh
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Fenêtre sur mer
Ma fenêtre est ouverte et mon jardin s'endort,
Des cloches, dans le soir, bercent ma rêverie,
Il pleut. Et les bateaux s'en reviennent au port,
Les quais sont des miroirs que la nuit réfléchit.
Dans un tumultueux et ivre tournoiement,
Le vent vient accoster au petit pont de bois,
Les barques, amarrées gréement contre gréement
Comme des fiancées, balancent et ondoient.
Et quand le ciel mouvant se tourne et puis s'abaisse,
Que l'horizon se vêt de cendres et de suie,
Quand la félicité me fuit et me délaisse,
Je m'endors, doucement, comme l'oiseau au nid.
Cypora Sebagh
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L'écran des souvenirs
L’écran des souvenirs est un livre d’images
Où défilent à l’envi des personnes, des lieux
Ceux qui nous ont aimés et tous ces paysages
Que nous avons connus imprimés dans nos yeux
Théâtre permanent, une pièce en mille actes
Des moments de bonheur et d’autres douloureux
Dialogues, quiproquos, monologues et pactes
Comédie, tragédie, amour et vie à deux
Un ballet de folie, danses tourbillonnantes
Les années qui s’enfuient, des hivers, des printemps
Esquives et entrechats, musiques délirantes
Et ces jours de gala disparus hors du temps
Cinéma en relief d’un scénario sans trêve
Gros plan sur un acteur tourné en dérision
Les stars sont fatiguées, ne reste que le rêve
Sur la scène se joue la séquence fiction
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CINEMA SANS HABIT
Cinéma sans habit
On y rentre en coup de vent
Comme un bandit
Pendant que sur l’écran
L’acteur brandit
Son biscuit
Dans un élan
Plein d’ennui
Et ses cris perçants
Sont un vrai gâchis
Ce n’est pas le chant
Oh, combien exquis
De l’amour flamboyant!
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