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    Il a neigé

    Il a neigé dans l'aube rose
    Si doucement neigé,
    Que le chaton croit rêver.
    C'est à peine s'il ose
    Marcher.

    Il a neigé dans l'aube rose
    Si doucement neigé,
    Que les choses
    Semblent avoir changé.

    Et le chaton noir n'ose
    S'aventurer dans le verger,
    Se sentant soudain étranger
    À cette blancheur où se posent,

    Comme pour le narguer,
    Des moineaux effrontés.

    Maurice Carême

     


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  • Le sapin de Noël


     Le sapin de Noël (ou le petit sapin sous la neige)

    Le petit sapin sous la neige
    Rêvait aux beaux étés fleuris.
    Bel été quand te reverrai-je ?
    Soupirait-il sous le ciel gris.

    Dis moi quand reviendra l’été !
    Demandait-il au vent qui vente
    Mais le vent sans jamais parler
    S’enfuyait avec la tourmente.

    Vint à passer sur le chemin
    Un gaillard à grandes moustaches
    Hop là ! en deux coups de sa hache,
    A coupé le petit sapin.

    Il ne reverra plus l’été ,
    Le petit sapin des montagnes,
    Il ne verra plus la gentiane,
    L’anémone et le foin coupé.

    Mais on l’a paré de bougies,
    Saupoudré de neiges d’argent.
    Des clochettes de féerie
    Pendent à ses beaux rameaux blancs.

    Le petit sapin de Noël
    Ne regrette plus sa clairière
    Car il rêve qu’il est au ciel
    Tout vêtu d’or et de lumière.

     


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    Blanc Manteau et Frimas

    Blanc manteau et frimas la campagne effacée
    A rendu la copie vierge en sa main glacée
    Aucun oiseau tremblant et aucun chien troublant
    De son clabaudement le village tout blanc

    La cheminée en vain laisse trembler ses flammes
    C’est un froid insidieux qui s’immisce dans l’âme
    Sous la neige vierge le vert de l’espérance
    Est étouffé et l’horizon une carence

    Entre ciel et prairie règne un brouillard tout gris
    Qui gomme l’horizon comme un enfant rageur
    Efface son dessin de ses doigts amaigris

    L’hiver est un désert de longs jours de coma
    La frêle éternité l’abattement majeur
    Un enfer sans flammes blanc manteau et frimas


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    Amour nordique

    Fester Bryan

    Le vent polaire fouette férocement mon corps
    Des formations de glace apparaissent au moindre souffle
    Ma fourrure me couvre comme un maillot de corps
    Il fait moins vingt cinq
    Mais au cœur de moi
    Rougeoie calmement une veilleuse
    Où mes pensées pour toi
    Dansent à jamais
    Prêtes à s’enflammer passionnellement

    Fester Bryan, 2006

     


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    Matin de Décembre
     
    On s'éveille
    du coton dans les oreilles
    une petite angoisse douce
    autour du cœur, comme mousse
    c'est la neige,
    l'hiver blanc
    sur ses semelles de liège
    qui nous a surpris, dormant.
     
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    Charles Cros

     


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